Arrivee en fanfare a Rurrenabaque

Mai 2002

date : 31/05/2002 17:12 sujet : Arrivee en fanfare a Rurrenabaque Voila, ca y est, quelques bus et grognements plus tard, nous touchons au but. 4 heures du matin, Simone s'amarre a moi sans plus ouvrir les yeux. Elle fait l'escargot en hibernation sous son sac a dos et se desinteresse de la suite des evenements. De mon cote, aucune chance de parvenir a dormir sous ma coquille dans la strategie du mollusque adaptable, il me faut un lit, on ne se refait pas! Le probleme etant qu'a cette heure-ci, debarquees au terminal de bus excentre et sans possibilite de taxi, il ne nous reste pas beaucoup d'autres options que d'attendre enroulees en boules que le jour se leve pour quitter le bunker en toute securite. Seule une vieille bolivienne est descendue en meme temps que nous a Rurrenabaque, nous ne sommes donc que trois a errer dans les rues, et elle nous fait remarquer que dans cette ville a touristes (eh oui, cette fois ci nous sommes de retour sur le circuit du touriste moyen!), les ivrognes de milieu de nuit sont la regle, et il vaut mieux eviter de sillonner les rues de terre sans gorilles bienfaisants. Qu'a cela ne tienne, je decide de jouer au parasite sans scrupule, et lui demande si nous pouvons la suivre jusqu'au centre ville. Elle a l'air surprise, cette possibilite ne l'avait pas effleuree, mais elle finit par accepter et nous emmene... chez elle! Je me demande si nous nous sommes mal comprises, si elle pensait que je cherchais a m'inviter avec le meilleur des sans-gene, mais a peine me suis-je posee cette question que je l'entends vociferer devant la porte de sa maison. Elle hurle le prenom de son mari manifestement, qui sort en marcel, titubant et les yeux bouffis de sommeil, sans trop comprendre ce qui lui arrive. Sa femme ne le salue pas, elle lui ordonne sur le ton d'un caporal-chef de se rhabiller sur le champ et de nous accompagner a l'hotel. Je me sens toute penaude de lui infliger ce reveil martial, et me confonds en excuses durant tout le trajet. Ca n'a pas l'air de lui peser beaucoup pourtant, il a vite recouvre ses esprits et bavarde comme une concierge avec ses copines a l'heure du the, bonhomme et plein d'entrain. Simone en revanche n'a pas emerge de sa torpeur, elle sombre petit a petit sous son sac a dos, et a moi la conversation heroique de politesse.. Mais 20 minutes et quelques caquetages plus tards, le calvaire parait toucher a sa fin, nous arrivons enfin a l'auberge Santa-Anna ou logent Rasmus et Camilla. Helas, le receptionniste n'apprecie guere ce reveil coup-de-poing (eh oui, c'est qu'il y met de l'energie, notre gorille en marcel, lorsqu'il se met a tambouriner a la fenetre!), et nous claque la porte au nez avec un "no" tonitruant. Simone perd la conscience des evenements, elle s'ecroule sur un muret, puis se releve avec peine pour nous suivre a nouveau dans un semi-coma vers le prochain hotel auquel nous mene notre bodyguard. Pour chance, nous y trouvons meilleur accueil, et finissons enfin par fermer l'oeil sur un lit de fortune a 6 heures du matin!


 

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