Une Citrouille au Canyon del Pato


Objet : Canyon del Pato Date : Tue, 25 Jun 2002 21:59:17 +0000 Apres les 8 heures de bus sur pistes cahotiques, je ne meurs pas d’envie de repartir pour un tour, mais c’est pourtant ce qui nous attend pour rejoindre la cote et Trujillo via le Canyon del Pato. En fait, il est egalement possible de rejoindre Trujillo sans passer par le Canyon, par un chemin plus direct. Mais quelle que soit la compagnie, il s’agirait de bus de nuit, ce que nous preferons eviter apres notre cure de mauvaises nuits sous tente et sous hauts-parleurs. Et puis, tous les peruviens rencontres s’extasient sur le Canyon del Pato, et nous craignons de rater le clou du spectacle si nous le contournons. Nous reservons donc le bus de 6h30 du matin pour Chimote, 8 nouvelles heures de bus en perspective, puis 2 heures de plus pour joindre Trujillo. Le Canyon del Pato est tres beau, effectivement, mais Marie me demande tout de meme un peu sceptique : “Est-ce vraiment extraordinaire?”. Du mal a repondre que oui lorsque nous faisons le bilan des pour et des contre de ces 8 heures de bus sur routes de caillasses, de nos maux de dos, tetes et vertebres tassees, mais surtout, de ma nouvelle fonction de porte-troisieme age, porte-bebes, et porte-fruits et legumes. Eh oui, parce que notre carosse se transforme en hospice, une maniere comme une autre pour notre chauffeur d’arrondir ses fins de mois, en ramassant tous les paysans partis vendre leurs caisses de mandarines, d’avocats ou de citrons au marche. Il n’y a plus un gramme d’espace libre dans le couloir, mais on s’arrete tout de meme pour charger tout ce qui nous fait signe sur la route, je sers d’accoudoir et de strapontin a tous les passagers, me trouvant a la place strategique de l'avant cote couloir. Marie prefere oublier ce qui l'entoure en sombrant dans un sommeil de plomb, ma place hautement strategique m'empeche helas de l'imiter, et j'attends avec impatience d'atteindre Chimbote pour changer de citrouille. Chimbote, c'est la capitale du poisson en boite, la ville est peuplee d'industries poissonnieres, et toute la ville patit d'une odeur acre qui n'est pas sans me rappeler mon premier palace reimois, ou le poisson moisi avait envahi les murs et les armoires. Une odeur difficilement soutenable qui nous prend a la gorge des les environs de la ville, et va s'intensifiant lorsque nous nous approchons. Mais la pause contemplation dans cette ville peu engageante sera de tres courte duree. A peine les sacs pauses au Terminal que nous nous engouffrons deja dans le second bus, et filons vers Trujillo sans avoir remarque l'atmoosphere assainie, liberees des effluves de findus perimes.


 

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