Le juste prix !

 

 

 


Le juste prix... Enfin les embrouilles quoi! Wed, 31 Jul 2002 11:12:16 +0000 Répondre Répondre à tous Transférer Supprimer Déplacer vers le dossier...Boîte de réceptionMessages envoyésBrouillonsMessages supprimés Version imprimable Et il est sur que les Equatoriens rencontres les jours suivants n’allaient pas forcer leur talent pour m’inspirer sympathie ! En-dehors d’Alexandra, charmante magouilleuse et contre-bandiere de textiles rencontree dans le bus, et a cote de laquelle j’allais passer 8 heures de fou-rires a chaque poste-contrôle ou elle disparaissait sous le siege, mes premieres rencontres ne seront pas marquees par le signe de la gentillesse ni de l’agreable. Je n’arrive pas a savoir a quoi l'attribuer, est-ce le choc monetaire du passage au dollar en 1999 qui leur fait detester tout gringo, est-ce la proximite des Etats-Unis et le debarquement des Big Macs, la petitesse du pays qui leur fait voir tout touriste comme un envahisseur? Ou ai-je tout simplement fait de mauvaises experiences et commence a generaliser stupidement a l’ensemble de la population ? Ce qui est certain, c’est que je ne suis pas victime d’un ras-le-bol de fin de voyage, puisque Philippe le ressentira bien plus encore. Pour des raisons encore plus insupportables ! Mais je m’avance, revenons-en a la frontiere equatorienne, un racket, un bus, une contre-bandiere, et j'arrive en milieu de nuit a Quito. La premiere partie du trajet se fait de jour, j’ai encore la chance de pouvoir apprecier la beaute du paysage, de plus en plus tropical et verdoyant, plus rien a voir avec les deserts cotiers du Perou. Me revoila a l’oree de la jungle. L’Equateur est souvent assimile aux republiques bananieres, et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi, a voir ces plantations de bananes defiler sans faiblir, sur des heures et des kilometres. Puis le paysage commence a prendre du relief, nous grimpons, de longs deniveles, le moteur toussote, et nous nous enfoncons de plus en plus dans la partie andine du pays. L'Equateur, comme le Perou et la Bolivie, est compose de trois zones geographiques et climatiques bien distinctes : la cote, la montagne et la jungle. Pour le touriste presse, il offre sans doute le meilleur compromis. C’est de loin le plus petit des trois, et deux semaines permettraient (en theorie !) de decouvrir les trois ecosystemes. Le seul bemol.. ce sont les Equatoriens ! Apres plusieurs heures de voyage nocturne, ou ma curiosite du paysage sera vite decue- il fait nuit noire, pas un rayon de lune pour eclairer tout ca-, nous atteignons enfin Quito, et me voilà face a la faune de la capitale, qui vaut bien celle des frontieres ! A nouveau, une horde de jeunes chauffeurs de taxi a l’air franchement louche me prend d’assaut, et me presse de les suivre pour aller au centre. Pas rassuree, je leur explique que je n’ai pas besoin de taxi, que je vais dormir dans l’hotel le plus proche du terminal et partirai visiter le centre le lendemain matin seulement. Ils me regardent l’air effare, et m’expliquent que c’est trop dangereux, que cette partie de la ville est la plus lugubre de toutes, et que ce serait pure folie pour une jeune fille seule de vouloir s’y aventurer. Toujours cette vieille rangaine, ils commencent a m’agacer, mais la encore, je pese le risque/arnaque, et conclue que dans le doute, je vais encore une fois devoir payer ! Je jette mon devolu sur le plus age de tous les chauffeurs de taxi, petit vieux a l’air de grand-pere bienveillant, et lui demande de me mener au centre (centre des touristes en fait, car le centre historique de Quito est justement le pire coupe-gorge qui soit !). Il conduit effectivement comme un grand-pere, parle a deux km/h, mais lorsqu’il s’agit de me faire passer a la caisse, retrouve sa vigueur de jeune homme ! Une fois de plus, j'ai ete victime des apparences ! Il me depose dans une zone des plus tranquilles en effet, empoche sa commision a l’hotel, puis me laisse en me serrant la main, l’air hautement satisfait ! Ce n’est qu’au moment du rictus final que le touriste-pigeon a une chance de decouvrir s’il a fait une bonne operation ou non, surtout dans le cas du touriste tout juste atteri en sol inconnu. Aucun autre moyen de connaître le juste prix, il n’y a que le petit ricanement de cloture qui nous donne une indication ! Connaître le juste prix d’une course en taxi consiste au fond a faire le bilan des ricanements et des visages contaries, et trouver la mediane! Simple comme bonjour !


 

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