Une Citrouille au Canyon del Pato


Objet : Trujillo, troque pour Huanchaco Date : Tue, 25 Jun 2002 22:19:34 Trujillo est la troisieme plus grande ville du pays, apres Lima et Arequipa. Nous pensons initialement y rester quelques jours et nous en servir comme point de depart pour visiter les sites archeologiques environnants, Chan Chan, les huacas del dragon, del sol y de la luna, qui ne necessitent pas 8 heures de route comme Chavin, mais sont au contraire a quelques kilometres seulement du centre de Trujillo. Mais nous ne nous acclimatons pas au bruit et a la pollution de la ville, difficile de faire face aux hordes de taxis jaunes et a leurs klaxons tonitruants lorsque nous revenons de l'atmosphere montagnarde de Huaraz et de ses environs. Apres une nuit aux cotes d'une boite de nuit, histoire de ne pas nous depayser trop radicalement du festival de la montagne, et une seance cine memorable avec "El Hombre arana", alias spiderman (on trouve ce qu'on peut!), nous partons pour Huanchaco, a 10 kilometres de Trujillo et en bord d'ocean pacifique. Nous preferons faire un peu plus de route chaque jour pour nous rendre aux sites historiques plutot que de rester dans les pots d'echappement de Trujillo. Idee lumineuse, car Huanchaco est un petit village charmant en bord de plage, d'ou partent des pecheurs en pirogues traditionnelles, des feux d'artifices et des bandas imitation basque selon Marie. Nos hotes de la Casa Suiza, emigres de Zurich, sont egalement d'une gentillesse rare, et nous servent les meilleures petits dejeuner du pays. C'est Heidi (pas de mauvais jeu de mots cette fois ci, c'est vraiment son prenom!), la mere du proprietaire et octogenaire dynamique, qui nous sert chaque matin ses confitures faites maison, bananes, fruits de la passion, papaye et fraise. Elle nous parle en espagnol la plupart du temps, mais passe sans transition au schwitzer-dutch lorsqu'il s'agit de nous devoiler ses secrets culinaires, herites de sa propre grand-mere sans doute. C'est en espagnol en revanche qu'elle nous raconte les nouvelles du jour, quand elle ne part pas a l'eglise en precipitation. C'est elle qui nous explique entre deux "Que frio!" la degenerescence des greves et actes de violence a Arequipa, qui risquent de mener a la demission de Toledo, le president peruvien. Ces greves ont degenere gravement la semaine derniere, et ont deja entraine la demission du ministre de l'interieur. La raison en est le manque de suivi des promesses electorales de Toledo il y a un an, elu sur la garantie de ne pas proceder a de nouvelles privatisations. A peine arrive au pouvoir, il a commence par imposer la privatisation des deux compagnies d'electricite de la region d'Arequipa. Les Arequipenos ont manifeste avec violence, bientot suivis par leurs compatriotes des villes voisines, Puno, Cuzco, qui craignent egalement la privatisation du Macchu Picchu. Au bilan des emeutes de la semaine derniere : 2 morts, 140 blesses, et des centaines de destructions au coeur de la ville blanche, ancien surnom d'Arequipa.


 

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